Le leiutenant-colonel donne en exemple à tous les beaux traits de courage suivants :
9e compagnie
Sergent Denille, soldat Barbelane et Pélissier : chargés de reconnaître, vers le centre de la lisière nord du bois de B…, un point très ressemblant à une tranchée ennemie, se sont approchés de l’endroit indiqué, ont reconnus l’objectif et rapportés divers objets d’équipement de soldats allemands, ramassés dans le bois malgré une très vive fusillade de l’ennemi.
Caporal Novack, soldats Bonnier et Nègre, partis en patrouille de couverture à la lisère sud du bois B…, ont couvert durant deux heures environ, et à 80 mètres de la tranchée ennemie, une équipe de plusieurs hommes travaillant à l’arrière. Cette patrouille, habilement conduite, est rentrée après avoir essuyé une violente fusillade.
10e compagnie
Sergent-major trespeuch, soldat Baquero, n’ont pas hésité, malgré la clarté de la nuit et le feu de l’ennemi, à placer des proclamations à vingt mètres à peine d’un poste d’écoute allemand (lisière sud du bois B…). Ces prospectus ont été ingénieusement encadrés dans des armatures de fils de fer qui ont été plantés en terre ou accrochés aux arbres.
Adjudant Dubarry, au cours de placement de chevaux de frise en avant d’une tranchée, au péril de sa personne et la bravoure de ses hommes, en escaladant à plusieurs reprises nos tranchées, malgré la clarté de la nuit et des feux d’enfilade de l’ennemi.
11e compagnie
Sergent Bonnet, parti seul à 17 heures, est allé planter un drapeau à 250 mètres environ au nord de T… et à 15 mètres environ au sud d’une tranchée servant d’abris à un poste d’écoute allemand.
Après avoir accroché au drapeau trois proclamations et avoir disposé les autres sur des branches placées près du drapeau, il est revenu dans sa tranchée sans incident.
12e compagnie
Sous-lieutenant Naucelle, sergent Cassaing, caporaux Vabes et Dibon, ont réussi par une nuit claire, à s’approcher à trente mètres des tranchées ennemies et y jeter des proclamations.
Caporal Miquel, soldat Dubuc, un soldat de la compagnie ayant été tué par un obus et projeté à environ 20 mètres du poste d’écoute où il se trouvait en sentinelle, sont allés, volontairement par un brillant claire de lune, prendre les restes de leur infortuné camarade, qui a pu ainsi avoir une sépulture ; ont essuyé plusieurs coups de feu pendant cette opération.
Le lieutenant-colonel félicite chaleureusement ceux qui se sont distingués et décide :
1/ Un exemplaire de la décision sera remis à tout homme cité.
2/ Les citations seront soigneusement conservées dans les archives du régiment, et, en fin de campagne, seront regroupées en un livre dont un exemplaire sera remis à tout homme dont le nom y figurera.
Le 6 décembre 1914. Lieutenant-colonel de Riencourt.
(La Dépêche du Midi – 8 février 1915)