Cette sympathique association célébrait hier, en un banquet amical, son sixième anniversaire, car sa fondation remonte à 1928. Sous les fraiches frondaisons du grand jardin du café Ruy, 50 allée Saint-Agne, un brillant repas avait été organisé auquel firent honneur une centaine de convives, avec leurs invités. A la table d’honneur, M. Gendre présidait cette belle réunion, en sa qualité de président de l’Amicale, et à ses côtés avait pris place notre ami Bedouce, député de la Haute-Garonne ; Froment représentant le maire de Toulouse ; MM. Viala, vice-président de l’Union Fédérale ; Masson président de la Fédération départementale ; Servières et Carrère du bureau fédéral, Rives secrétaire général de l’Amicale ; Noté trésorier ; Loze, Gatinier, Ferrez, docteur Serran etc, etc… membres de l’Amicale.
Au dessert, M. Gendre remercia les personnalités présentes et excusa MM. Delrieu, Bastié, Fage, Portes. Puis il insista sur le témoignage d’amitiés qu’ont fourni Bedouce, Froment, Masson, Viala, Carrère, la Presse etc… ; tint surtout à féliciter les nombreux membres de l’Amicale pour leur tenacité, leur fidélité à l’association, ainsi que Bedouce qu’il veut voir défendre les revendications morales de l’Amicale. Il en dit autant pour Froment qui dans la sphère municipale peut-être un artisant du mieux-être des anciens combattants. Il rappelle le succès de la Fédération départementale, qui a acquis quatre milles membres et notamment celui de MM. Carrère et de Saint-André, promus dans l’ordre de la Légion d’Honneur.
M. Rives, secrétaire de l’Amicale du Sud parle comme poilu et en termes heureux, remercie de leur présence Bedouce, Viala, Masson. Vigoureusement, il critique l’attitude de certains pendant les journées des 7 et 8 juillet 1934, tout en félicitant l’action de M. Pichot de la C.G. Il termine en un vibrant appel aux consciences pour la paix.
Masson, au nom de la Fédération départementale, rend hommage aux anciens combattants du sud qui oeuvrent pour les victimes de la guerre, ainsi que la municipalité et Bedouce ; quant aux délégués de la Haute-Garonne, ils ont prouvé que conformement au mandat du congrès de Salies, qu’ils voulaient défendre les libertés républicaines. Que les forces vives des hommes de l’Union Fédérale soient tournées contre les égoïsmes personnels et que les anciens combattants se comptent pour tenir devant la crise économique et pour la justice !
Et il termine par un éloquent appel à l’union, qui s’avère plus énergique que jamais, fondée sur une bonne foi réciproque et sur l’idéal de paix internationale. Notre collaborateur Me Vincent, avocat à la cour affirme la complète solidarité de la presse dans l’idéal de paix des anciens combattants.
Au nom de la municipalité, Froment apporte le témoignage d’affection envers anciens combattants.
Bedouce dans son éloquence coutumière, rappelle ses efforts pendant la guerre pour les combattants et n’en tire que le plaisir du devoir accompli. « Toutes les divergences de confessions, de fortunes s’étaient oubliées pendant les heures tragiques, dans cet idéal : détruire la guerre. Et naturellement, ces divergences sont revenues, il serait désastreux qu’elles soient exploitées par des exploiteurs. Seule donc l’union pendant la paix peut-être le moyen pour les anciens combattants de demeurer les champions du grand idéal de paix mondiale. »
Bedouce estime que seule la conscience et le sûr bon sens, éloignés de toutes les combinaisons doivent demeurer la seule ligne de conduite du mandataire du peuple, et il explique ainsi ce qu’il a toujours fait pour les anciens combattants. Regrettant qu’au rebours de ceux-ci les partis de démocratie n’aient su ce liguer pour la défense de la paix, si les anciens combattants se rassemblent, poursuit-il, que ce soit avec une volonté de détruire la haine entre les peuples. Bedouce termine en souhaitant que la société mette ses forces au bien-être de tous, par une meilleure conception de l’intérêt commun dans une humanité régénérée.
Viala de l’Union fédérale rappelle les journées du 7 et 8 juillet où la majorité des anciens combattants ont voulu unir leur volonté pour assainir la République comme c’était le mot d’ordre de l’Union fédérale. Il dénonce l’anarchie qui jouait encore au sein des pouvoirs publics le 6 février et démontre que les vrais républicains dans l’Union fédérale dès le mois de mars, dressaient un programme d’action civique sous l’égide de l’attachement des idées républicaines. Plan nécessaire pour arrêter ceux qui, à coup d’argent s’assurent « les leviers de commandes ». Ce programme s’attache à réorganiser l’autorité gouvernementale contrôlée par le Parlement, à vivifier le conseil national économique pour qu’il soit un organe utile et efficace. Si ce programme s’exécute se sera par l’effort des anciens combattants, auquel les convie Viala. Il termine son vibrent discours par un aperçu sur la politique internationale.
Cette belle fête se clotura sur une impression de confiance, de désir de justice et de constante bonne volonté. Il était 17h30 quand on se sépara.
(Midi Socialiste – 23 juillet 1934)